Plus que jamais, l’Europe est ce dont nous avons besoin maintenant

A la veille de cette Journée de l’Europe, nos réflexions se portent sur la crise qui nous montre au combien une Europe unie est le meilleur outil dont nous disposons pour faire face aux défis mondiaux. C’est le moment de prendre conscience qu’il existe un intérêt supranational européen en vertu duquel nos efforts doivent se poursuivre, au-delà des sensibilités nationales, dans l’intérêt de notre génération mais aussi de celles à venir.

Demain 9 mai, nous célébrons la Journée de l’Europe – et cette date nous rappelle le discours prononcé il y a 70 ans, Robert Schuman, qui, pour la première fois, a appelé les pays européens à exercer en commun leur souveraineté. Pour marquer cet anniversaire, les Institutions européennes avaient prévu de lancer aujourd’hui la Conférence sur l’avenir de l’Europe, afin de discuter (avec la contribution de la société civile) de la manière de revigorer l’Union européenne, ses institutions et son action.

Alors que l’Europe émerge lentement de cet état d’urgence sanitaire et se rouvre, nous pensons à la valeur ajoutée de l’Europe pendant la crise : sans le marché unique, il aurait été encore bien plus compliqué pour les pays de l’UE d’avoir accès aux biens stratégiques (dont les denrées alimentaires). Grâce à la solidarité entre les états, des centaines de patients atteints du Covid ont pu être transférés depuis des régions d’Europe fortement touchées, ce qui a permis de relâcher la pression sur les infrastructures et services de santé. Grâce à l’UE, des milliers de citoyens européens à l’étranger ont pu rentrer chez eux. Et comme le montrent les premières prévisions économiques, seul un plan de relance solide et ambitieux coordonné par l’Europe peut amortir les effets d’une récession autrement insurmontable.

Comme pour tout autre grand défi mondial, la crise du coronavirus montre l’importance d’être part d’un projet politique uni, avec des règles et une vision communes. Un cadre qui reflète la réalité de notre interdépendance et aide nos économies et nos sociétés à en tirer le meilleur parti dans un contexte mondial. L’intégration européenne a avancé en incluant de nouveaux domaines politiques dans les compétences «communautaires» et en identifiant de nouveaux cadres institutionnels. Désormais, une réflexion s’imposera sur la question de savoir si, compte tenu également de la capacité de réaction qu’elle a démontré dans cette crise, notre Union devra évoluer. Un large débat à ce sujet sera nécessaire et, en tant que partenaire social européen, nous sommes prêts à y prendre part.

Mais ce que l’on peut souligner aujourd’hui, c’est que nous devons tous considérer notre maison européenne commune comme le seul contexte permettant à nos sociétés de continuer à prospérer. Nous devons attendre de nos gouvernements nationaux qu’ils agissent en gardant à l’esprit que nos pays respectifs ne peuvent pas prospérer lorsque les autres ne sont pas en condition de le faire. Que leur approche de l’Europe doit être plus que jamais fondée sur la solidarité et la compréhension mutuelle, en mettant de côté les intérêts nationaux à court terme et toute vision inspirée uniquement par ses propres sensibilités nationales. La capacité de l’Europe à répondre aux attentes de ses citoyens en ces temps est une responsabilité majeure que tous ses acteurs doivent assumer, dans l’intérêt de notre génération et de celles qui suivront.