Etat de l’union : rendre l’Europe great again?

Dans son discours annuel sur l’état de l’Union, le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a notamment mis l’accent sur le rôle mondial de l’UE comme le plus grand  marché unique au monde, initiateur influent de règlementations internationales et bâtisseur de la paix. Il a lancé un appel pour une Europe forte et unie à l’ère de la volatilité et de changements et a critiqué les Etats membres, qui font de la Commission européenne un bouc émissaire. La CEC European Managers regrette que trop peu d’attention est donné aux cadres et travailleurs dans son discours, car ces derniers seront nécessaires pour bâtir une Europe plus résiliente, durable et prospère.

L’Europe fait face à de multiples défis sans précédent, qui exigent des propositions concrètes pour améliorer  la vie privée et professionnelle de ses citoyens. Si le Brexit, la migration et l’extrémisme sont d’une importance capitale, il est nécessaire de s’attaquer aux causes sous-jacentes en travaillant ensemble pour plus de cohésion sociale et territoriale, une meilleure éducation et des institutions plus proches des citoyens.

Plus que jamais, les partenaires sociaux, gouvernements et la société civile doivent s’opposer à l’autoritarisme croissant et s’engager pour une Europe unie, qui défend la démocratie et les droits humains. Les institutions de l’UE devraient considérer la situation actuelle comme une opportunité pour renouer les liens avec les citoyens, pour implémenter le Socle européen des droits sociaux et pour développer un modèle économique plus résistant face aux menaces internationales.

Revenant sur les priorités suivies par la Commission Juncker, un bilan mitigé peut être tiré quant à ses achèvements, ce qui est aussi dû au rôle des Etats membres. En ce qui concerne le monde du travail, les emplois ont augmenté partout en Europe. Mais en même temps, la pauvreté au travail et les formes d’emploi précaires sont en croissance. S’assurer de la sécurité sociale, d’un salaire de subsistance et d’un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle sont des éléments essentiels pour rendre l’Europe plus sociale.

En ce qui concerne l’économie de l’UE, la zone Euro manque de gouvernance et de mécanismes de prévention de crise durables. Malgré des taux d’intérêts bas, l’investissement reste faible et n’a pu que partiellement être stimulé par le plan d’investissement pour l’Europe de la Commission (Avec près de 300 milliards d’Euros récoltés à travers le Fonds européen pour les investissements  stratégiques (EFSI). La CEC souhaite la bienvenue à l’adoption du paquet sur l’économie circulaire et  le paquet sur l’énergie propre pour se diriger vers un modèle économique plus durable.

Afin de rester un leader en matière d’innovation, la CEC soutient la proposition d’augmenter le budget de recherche de l’UE et le budget numérique dans le prochain Cadre financier pluriannuel. Afin d’avoir un impact sur l’économie, ces innovations doivent être canalisées et mises en œuvre – en passant par une approche renouvelée en matière de politique industrielle et  d’innovation, des institutions d’éducation (supérieures) modernes et l’apprentissage tout le long de la vie. Fournir de bonnes compétences aux cadres et aux travailleurs devient crucial, si l’innovation doit avoir un effet intersectoriel.