Il est temps d’intégrer l’égalité des genres dans le leadership

Les femmes cadres ont été touchées de manière disproportionnée par les mesures d’urgence instaurées suite à la pandémie de Covid19. Après des années de progrès stagnants en termes de présence des femmes dans les postes de direction et d’égalité de rémunération, le moment est venu d’agir pour garantir l’équité, l’égalité des chances et un leadership inclusif. Aujourd’hui, seuls 17% des cadres supérieurs de l’UE sont des femmes et ces dernières sont confrontées à un écart de rémunération de 30%. C’est pourquoi la CEC European Managers plaide en faveur de l’introduction de quotas de genre avec la forte implication des partenaires sociaux.

«En tant que cadres, nous savons que la confiance est essentielle. Après des années de mesures volontaires sur l’égalité des genres au sein du leadership, nous sommes au regret  de constater aujourd’hui que les progrès ont été insuffisants. Les quotas et la juste rémunération doivent maintenant combler le fossé généré par l’absence de confiance qui s’exprime à travers l’ambition et la réalité de l’égalité des genres dans l’encadrement européen » a déclaré Ebba Öhlund, Secrétaire générale adjointe.

À l’occasion de la Journée internationale de la femme 2021 et un an après le début des épidémies de COVID en Europe, les chiffres montrent la réalité d’une crise qui frappe les femmes de manière trop disproportionnée. Du bilan de la violence domestique et du harcèlement aux tensions induites par le télétravail sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, les femmes ont généralement payé un prix plus élevé que les hommes au cours des 12 derniers mois. Dans son rapport «Les femmes et l’égalité sur le marché du travail», Eurofound déclare que la crise du COVID-19 «pourrait mettre en péril des décennies de progrès réalisés en matière d’égalité des sexes, car il existe des risques réels que les femmes se retrouvent éloignées du marché du travail et que celui-ci mène à des situations renforçant les rôles stéréotypés de genre».

La lutte pour l’égalité hommes-femmes en Europe, – l’une des principales priorités de la Commission européenne, est donc devenue encore plus urgente. Récemment, la Commission a présenté sa proposition tant attendue de directive introduisant des exigences minimales pour garantir la transparence salariale en tant qu’outil pour réduire l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes. La CEC European Managers, en tant qu’organisation européenne de partenaires sociaux, a été impliquée dans le processus de consultation et y a contribué avec les points de vue et les positions des cadres.

«Nous sommes heureux de voir que la Commission européenne a présenté une proposition qui peut contribuer à réduire l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes», déclare Ebba Ohlund, Secrétaire générale adjointe de la CEC et Présidente du groupe de travail de la CEC sur l’égalité et la diversité des genres. « Nous pensons que la proposition est équilibrée, car elle établit des droits clairs pour les individus et des obligations pour les entreprises et introduit un outil basé sur la coopération comme l’évaluation conjointe des salaires tout en protégeant le droit à la vie privée. A cet égard, les critères définis seront très importants pour identifier le comparateur approprié », ajoute-t-elle.

Mais l’action de l’UE ne doit pas s’arrêter là. En tant que voix des managers en Europe, la CEC se penche sur la question spécifique de la présence des femmes aux postes de décision au sein des entreprises. La question d’augmenter du nombre de femmes occupant des postes de direction est très bien connue, et une étude commandée par la CEC a décrit les stratégies qui peuvent être utiles pour atteindre cet objectif. «Mais pour accélérer le processus, des mesures législatives ciblées fixant des quotas pour assurer une présence minimale des deux sexes dans les conseils d’administration des entreprises se sont avérées efficaces dans les pays où elles ont été adoptées. Nous pensons que le moment est venu pour l’UE, les États membres et toutes les parties prenantes concernées de reprendre le débat sur la proposition en cours de directive sur l’équilibre hommes-femmes», conclut Ebba Öhlund.

À cet égard, la CEC publiera bientôt un document de position sur l’intégration de l’égalité hommes-femmes dans le leadership européen, proposant des suggestions concrètes pour améliorer les politiques de l’UE en matière d’égalité des sexes.