Juncker propose une Union européenne des normes sociales

Dans son discours sur l’état de l’Union, le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a lancé un appel à l’unité européenne et un agenda positif au profit des citoyens de l’UE, malgré les défis actuels. Afin d’éviter la fragmentation et le dumping social en Europe, il a proposé d’établir une Union
européenne des normes sociales, en commençant par un accord des Etats membres sur le Socle européen des droits sociaux. En ce qui concerne l’emploi, M. Juncker a insisté,  qu’il ne devrait pas avoir de travailleurs de deuxième classe et a suggéré de créer une autorité européenne du travail, qui assurerait l’équité dans le marché unique et veillerait sur le respect des règles de la mobilité professionnelle.

Monsieur Juncker a débuté son intervention, qui s’est tenue lors de la session plénière au Parlement européen à Strasbourg le 13 septembre, en affirmant que « l’Europe a de nouveau le vent en poupe» à la lumière des tendances actuelles positives de croissance et d’emploi. Il a plaidé pour l’utilisation de cette fenêtre d’opportunités afin d’avancer dans le cadre d’un « sixième scénario. » Revenant sur sa critique face au dénigrement de l’UE, il a déclaré que tous reçoivent le mérite quand les perspectives économiques sont bonnes, mais que ce n’est que Bruxelles qui est mise en faute, quand elles sont mauvaises.

Dans son discours qui a duré une heure, le Président de la Commission a exposé cinq domaines prioritaires d’action communautaire.

En ce qui concerne la compétitivité européenne, il a annoncé une nouvelle stratégie de politique industrielle pour l’Europe, visant à devenir le leader mondial de l’innovation, de la numérisation et de la décarbonisation.

Concernant la migration, il a répété son appel à plus de solidarité européenne par l’aide à la protection des frontières et un appui aux Etats membres comme l’Italie, qui « sauve l’honneur de l’Europe en Méditerranée. »

Sur la question de l’avenir de la démocratie européenne, M. Juncker a insisté sur le fait que l’Europe était plus que l’Euro et le marché unique. La liberté, l’égalité des chances et l’Etat de droit seraient les principes directeurs pour l’Europe entière. « L’Europe doit être une union de l’égalité » pour ses membres et citoyens, indépendamment de la taille et de la géographie du pays. « L’Europe doit respirer avec ses deux poumons (…). Sinon notre continent s’essoufflera.”

Quant à ses propos concrets sur la démocratie européenne, il a suggéré d’unifier les présidences de la Commission européenne et du Conseil européen. Il a, en outre, demandé d’introduire un ministre de l’économie et de la finance. Concernant la question d’ un parlement séparé de la zone Euro, il a défendu la « méthode communautaire », qui consiste à ce que le Parlement européen supervise les autres institutions. Le président de la Commission a également mentionné, que l’Euro « a vocation  devenir la monnaie unique de toute l’Union européenne. »

Veuillez trouver la transcription intégrale du discours ici